Terminale-tord

Ces heures d'anglais à faire les zouaves.

Ces heures à se moquer du prof qui boite.

Tout ces jeudis ou elle passait dans le couloir.

Et le fameux "M'sieur, y'a Rammequin à la fenêtre".

Et mes coups d'gueule pour des sales notes.

Et mes amies qui riaient de mes bétises.

Et ce chauffage derrière moi, qui commencait le 1er novembre et s'arrêtait le 1er mars.

Et ce garçon qui passait ces heures à dormir.

Et ces poufs qui passaient leur temps à se re-maquiller.

Ou encore ceux qui terminait leur croquis d'histoire géo...

Et nous, la dedans. Qui suivions le cours quand on en avait envie. Qui donnions des surnoms à tout le monde. Et le prof qui se fichait de savoir si on suivait ou pas.

Adorable, ce prof. J'ai décidé de ne pas couper les contacts avec lui. Il enseigne à la fac, mais j'ai arrêté l'anglais.
Par simple plaisir, je suis retournée aujourd'hui dans un de ces cours.

Je revoyais cette fenêtre. je revoyais ces têtes. Je revoyais ces sourires. Je sentais ce chauffage. J'entendais cette voix. Ce rire. Mais je n'avais plus personne à faire rire. Plus personne à qui raconter mon mercredi après-midi. Plus personne. Plus personne. Personne non plus pour retenir mes larmes qui s'echappèrent inévitablement. Et je fais comme si rien n'était. J'essuie ça rapidement et je me reconcentre sur le cour. Mais j'ai mal en pensant à ça, j'ai mal en écrivant ça. Je dois me faire une raison. C'est terminé. L'image de ces visages persiste. La candeur de ces moments résonne dans ma tête. L'innocence de cette époque...

Ce 3 juillet, j'ai pensé à ce que j'ai gagné. Mais j'y ai perdu... et je l'ai trop souvent oublié.