Votre concours, vous les CPE1, qui arrive, me rappelle une compet'.
Je penserai fort à vous en ce jour.
Je vois vos appréhensions, les comprends...
"Mai 2005... -4 kilos"
L'épreuve approche, il faut être prête.
Oui la natation c'est pas que les compets. C'est un suivi quotidien, qui s'entretien.
"Juin 2005... Deux entrainements par jours..."
Les cours terminés, ne perdons pas de temps ! Travailler, s'entrainer...
Et canalisez son stress dans les entrainements.
"Juillet 2005... LE mois..."
Le grand jour approche, des jours de concentration auparavant. Des centaines de kms à parcourir. Les plus pénibles de la vie certainement.
Puis vous découvrez le lieu, cette piscine géante, dîte Olympique... Les chronometreurs officiels, les grands nageurs, qu'on voit à la télé, les plaques "Oméga"...
Entrainement, bonne nuit et voilà LE JOUR "J".
On ne parle plus d'entrainement mais d'échauffement. Plus rien n'occupe l'esprit que cette course qui se prépare. Et les heures passent... Et viens ton tour.
A la chambre d'appel. Réalisation. A peine le temps de réaliser que c'est ton nom qu'elle nomme, que tu te retrouve avec une petite feuille à la main. Tu ne sens plus tes membres tellement tu trembles, et tu ne réfléchis même plus où tu es.
Et te voilà en liste. Derrière ce plot. Des années que tu l'attendais ce moment. Des années.
Derniers mouvements de bras. Tu enlèves ce jogging. Le met dans une caisse, et des gens spécialement habilités vont déplacer ta caisse, la classe. Tu t'arroses rapidement pour éviter un choc thermique.
Puis le premier coup de sifflet. Tu n'entends même plus les bruits des encouragements. La peur du faux-départ te paralyse. Tu as mal au ventre et ton coeur bat au maximum de sa puissance. Deuxième coup de sifflet. Interdiction de bouger, face à ton regard dans l'eau, qui ne reflète que l'envie de gagner. Et ces longues secondes. Tendue, strictement et définitivement concentrée. Et enfin, le départ.
Tu connais tes gestes par coeur, pas le droit à l'erreur, tu dois être parfaite. Tu dois être la meilleure. Etre bonne ne suffit pas. Il faut gagner la course pour gagner sa place en finale.
Cette course qui te pousse à haïr tes adversaires. Cette course qui te pousse à aller au bout de toi même.
Cette course, je ne l'ai faite qu'une fois dans ma vie. Parce qu'on n'arrive pas là par hasard.
Peut-être que cette expérience m'aidera quand je serai à votre place.
Sachez que je comprends votre inquiétude. Je l'ai vécu. L'expérience de choses décisives qui n'arrive que très peu dans la vie. Je l'ai vécu. Et jamais oublié.
Bon courage à tous.
Je penserai fort à vous en ce jour.
Je vois vos appréhensions, les comprends...
"Mai 2005... -4 kilos"
L'épreuve approche, il faut être prête.
Oui la natation c'est pas que les compets. C'est un suivi quotidien, qui s'entretien.
"Juin 2005... Deux entrainements par jours..."
Les cours terminés, ne perdons pas de temps ! Travailler, s'entrainer...
Et canalisez son stress dans les entrainements.
"Juillet 2005... LE mois..."
Le grand jour approche, des jours de concentration auparavant. Des centaines de kms à parcourir. Les plus pénibles de la vie certainement.
Puis vous découvrez le lieu, cette piscine géante, dîte Olympique... Les chronometreurs officiels, les grands nageurs, qu'on voit à la télé, les plaques "Oméga"...
Entrainement, bonne nuit et voilà LE JOUR "J".
On ne parle plus d'entrainement mais d'échauffement. Plus rien n'occupe l'esprit que cette course qui se prépare. Et les heures passent... Et viens ton tour.
A la chambre d'appel. Réalisation. A peine le temps de réaliser que c'est ton nom qu'elle nomme, que tu te retrouve avec une petite feuille à la main. Tu ne sens plus tes membres tellement tu trembles, et tu ne réfléchis même plus où tu es.
Et te voilà en liste. Derrière ce plot. Des années que tu l'attendais ce moment. Des années.
Derniers mouvements de bras. Tu enlèves ce jogging. Le met dans une caisse, et des gens spécialement habilités vont déplacer ta caisse, la classe. Tu t'arroses rapidement pour éviter un choc thermique.
Puis le premier coup de sifflet. Tu n'entends même plus les bruits des encouragements. La peur du faux-départ te paralyse. Tu as mal au ventre et ton coeur bat au maximum de sa puissance. Deuxième coup de sifflet. Interdiction de bouger, face à ton regard dans l'eau, qui ne reflète que l'envie de gagner. Et ces longues secondes. Tendue, strictement et définitivement concentrée. Et enfin, le départ.
Tu connais tes gestes par coeur, pas le droit à l'erreur, tu dois être parfaite. Tu dois être la meilleure. Etre bonne ne suffit pas. Il faut gagner la course pour gagner sa place en finale.
Cette course qui te pousse à haïr tes adversaires. Cette course qui te pousse à aller au bout de toi même.
Cette course, je ne l'ai faite qu'une fois dans ma vie. Parce qu'on n'arrive pas là par hasard.
Peut-être que cette expérience m'aidera quand je serai à votre place.
Sachez que je comprends votre inquiétude. Je l'ai vécu. L'expérience de choses décisives qui n'arrive que très peu dans la vie. Je l'ai vécu. Et jamais oublié.
Bon courage à tous.
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